Souvenir de nature

Contexte : activité réalisable dans le cadre d’une balade guidée, d’une formation pour adultes, suite au visionnage d’un film ou après une conférence sur la biodiversité pour l’aborder ensuite sous l’angle des émotions. Elle peut aussi s’intégrer dans des cercles de paroles pour aborder l’écoanxiété. L’activité peut se dérouler en extérieur (de préférence) ou en intérieur. A partir de 6 personnes jusqu’à 20 personnes. 
Adaptable pour des groupes familiaux avec des enfants dès 10 ans.

Avertissement : dans cette activité, les participant·es sont invité·es à exprimer leurs émotions verbalement, et il est possible que certaines émotions plus fortes s'expriment. L’animateur ou l’animatrice doit pouvoir les accueillir avec bienveillance ainsi que le groupe.  Il ou elle a une posture de facilitateur·ice mais n’apporte en aucun cas des solutions. Il ou elle est garant·e du cadre bienveillant installé, de son respect. Il ou elle participe en amenant de nouvelles questions ou en reformulant certains propos. Il ou elle peut orienter les personnes en questionnement ou inquiet·es vers des associations et professionnels adaptés.
Il est important de rappeler au groupe qu’aucune solution ne sera apportée durant cette activité aux émotions parfois fortes et complexes déposées par les participant·es.  Si certaines personnes ressentent une forte écoanxiété ou tout autre trouble lié à la perte de nature, il est conseillé de les diriger vers des professionnel·es adapté·es (psychologues, médecins, etc.). 
Mais de manière générale, il est vivement conseillé de s’investir dans des démarches concrètes auprès d’associations environnementales ou tout autre projet concret (voir l’agenda des activités sur notre site). Car l’action reste l’une des meilleures manières de faire face à l’écoanxiété.

Étape 1 : partir à la recherche d’un « souvenir de nature »

Après avoir rassemblé les participant·es en cercle, leur proposer de prendre 10 minutes pour circuler aux alentours à la recherche d’une odeur, d’une texture, d’un son, d’une couleur, d’un objet qui leur rappelle un souvenir en lien avec la nature. Si cela est possible, emmener ce « souvenir de nature » avec soi pour pouvoir ensuite le partager avec le groupe. 
Les inviter à revenir s’installer en cercle au signal sonore que vous aurez fixé avec eux (cri, chant, sifflet, gong, etc.)

Étape 2 : présenter son « souvenir de nature »

Une fois les participant·es assis·es en cercle, leur proposer de présenter chacun·e à son tour leur « souvenir de nature ». La prise de parole se fait en mode « pop-corn » permettant de s’exprimer quand chacun·e se sent prêt·e. Le ou la participant·e prend alors le « bâton » de parole avant de s’exprimer. 
Afin de permettre à toutes et tous de parler, il est proposé d’instaurer une durée de prise de parole maximum à l’aide d’un minuteur ou sablier (à définir en fonction du nombre de participant·es, mais idéalement max. 1 min./personne). L’animateur ou l’animatrice est garant·e du cadre et du temps. 
Il est important d’annoncer que ce qui sera partagé dans ce cercle restera confidentiel pour que chacun·e se sente à l’aise de partager son ressenti.
À cette étape, les participant·es expriment simplement leur souvenir et les autres écoutent activement mais ne réagissent pas sauf pour éventuellement demander une clarification.
Si le ou la participant·e qui s’exprime souhaite partager un « souvenir de nature » physique récolté, il ou elle peut le faire tourner dans le cercle tout en le présentant.
L’animatrice ou l’animateur note sur une feuille en quelques mots le souvenir de chaque participant·e pour en garder une trace.

Étape 3 : reformuler des « souvenir de nature » partagés

Les personnes sont invitées à reformuler les souvenirs d’autres participant·es qui les ont marquées. La prise de parole se fait à nouveau en mode « pop-corn » et à l’aide du « bâton » de parole. 
Il est conseillé de limiter dès le départ de nombre de souvenirs reformulés (par ex. 5 souvenirs max.). 
En reformulant le souvenir d’un·e autre participant·e, on lui exprime qu’on se reconnaît en partie dans son vécu, dans son ressenti, tout en gardant sa singularité. Cela tend à universaliser un peu plus une expérience pour en exprimer l’essentiel.

Étape 4 : questionner nos émotions en lien avec la biodiversité

L’animatrice ou l’animateur met en évidence que nous vivons tous des expériences en lien avec la nature (si possible en faisant des liens avec les souvenirs évoqués). Le déclin de biodiversité qui est en cours amenuise donc la possibilité de ces expériences parfois fondatrices. Poser alors quelques questions : « Que savez-vous de l'état de la nature proche de chez vous et sur la planète ? Avez-vous connaissance de sa destruction ? ». Si les participant·es semblent peu averti·es sur la question, la personne qui anime peut expliquer rapidement le déclin en cours (en s’aidant des informations reprises dans la partie « Comprendre la biodiversité ») avant de poursuivre sur la question : « Face au déclin de la biodiversité, quelles émotions ressentez-vous ? »
Inviter les participant·es à sélectionner maximum 3 émotions. Pour les y aider, vous pouvez afficher ou distribuer un tableau avec les émotions principales et leurs nuances (voir Annexe). 
Les participant·es partagent ensuite au groupe les émotions que cela leur provoque. 
Les inviter ensuite à reconnaître dans quels groupes d’émotions principales celles évoquées se retrouvent. Leur demander : « Pourquoi, à votre avis, vos émotions sont principalement de tel ou tel type? »
Entamer la discussion. Celle-ci est plus libre mais toujours guidée par le « bâton » de parole pour garder une certaine qualité d’écoute et d’expression. Il est conseillé d’y accorder un temps limité et de le signaler aux participant·es à l’entame de la discussion.

Étape 5 : clôturer l’activité

Terminer l’activité en proposant aux participant·es de partager une chose qu’ils et elles font qui leur permet de rester en contact avec la nature et la biodiversité. 
Cela permettra de s’inspirer et de voir la diversité des approches possibles.

Conseils :

• Il est préférable de réaliser la première étape en extérieur, dans un cadre assez naturel (lisière de forêt, parc, etc.) permettant aux participant·es d’être facilement en connexion avec leurs souvenirs. 
• Pour plus de convivialité dans le cercle, il est possible de proposer une boisson chaude ou fraîche ainsi que quelques en-cas à grignoter.
• L’animateur ou l’animatrice doit veiller à instaurer un cadre bienveillant, d’écoute active, où chacun·e se sentira à l’aise de partager des choses peut-être intimes liées à des émotions, des ressentis, des vécus. Le caneva proposé y aide mais, en fonction du groupe (se connaissent-ils déjà ou pas ?), il peut être judicieux d’annoncer dès le départ que ce qui est partagé en son sein restera confidentiel.

Variante(s) : 

• S’il n’est pas possible de réaliser l’activité à l’extérieur, et qu’elle a lieu à l'intérieur, à l’étape 1, prévoir une table avec différents éléments naturels que la personne qui anime aura récolté au préalable, afin de solliciter la mémoire sensorielle (odeurs, textures, couleurs, etc.) de chacun·e. Et si cela n’est pas possible non plus, prévoir un photolangage lié à la nature.
• Si vous souhaitez faire une version plus courte de cette animation, il est possible de supprimer l’étape 3.

Annexe :

Tableau des principales émotions et leurs nuances (téléchargeable et imprimable)