Cultivateur ou couturier de l'éphémère, Bob Verschueren, plasticien belge, discret, exploite le matériau végétal depuis une vingtaine d'années. Il conjugue éléments végétaux et lieux architecturaux dans des réalisations passagères, au gré de ses voyages... Cet ouvrage, avec un texte introductif de Colette Garraud, sans trahir l'alchimie des nombreuses oeuvres photographiées, en aborde tous les fondements : rapport avec le lieu, jeu avec un élément architectonique, matière, forme, espace, tri, mathématiques, temps : autant d'indications sur le médium utilisé que sur les sources d'inspiration.

Exit la poésie, la part spirituelle, la nature idéalisée, la sacralité de l'espace que chacun peut voir ou projeter... Bob Verschueren construit de l'éphémère régi par ses propres règles. Il expérimente ce qui relie nature et culture (au sens propre comme au figuré).
Le lieu qu'il choisit - de l'Eglise cistercienne à la ruine industrielle - est le point de départ de cette équation, avec un préalable : un lien avec l'histoire ou l'esprit. Les végétaux trouvés à proximité sont peu modifiés, recueillis sans fragiliser l'écosystème mais sans revendication écologique affichée. Il s'agit souvent d'une unique espèce botanique, parfois d'argiles, de terres, de poudre de craie voire de farines qu'il recueille, cueille, trie et repique. Le tout peut être tressé, tissé, piqué en suivant ou en contrariant les tracés architecturaux, en créant une géométrie bien personnelle comme l'est d'ailleurs le rapport au temps qu'il instaure (celui de la réalisation, de la durée de vie de l'oeuvre).