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Les 5 grands facteurs directs du déclin de la biodiversité 

La communauté scientifique s’accorde pour dire que le déclin de la biodiversité est dû principalement à 5 grands facteurs directs. Ceux-ci peuvent avoir des influences dominantes variables en fonction de la région géographique ou de certains contextes. Ils sont ici classés par ordre décroissant d’impact sur la biodiversité : 

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Le changement d’usage des terres

Le changement d’usage des terres

La destruction des écosystèmes et des habitats naturels explique les deux tiers de l'effondrement du vivant, affectant 30% des habitats terrestres et menaçant d’extinction plus de 500 000 espèces.  

Cela est principalement dû aux systèmes alimentaires mondiaux, l’agriculture conventionnelle étant la menace identifiée pour plus de 85 % des 28 000 espèces menacées d'extinction (cf. liste rouge de l’IUCN en 2019). Les activités agricoles à grande échelle (culture et élevage) utilisent 30 % de la surface terrestre et 75 % des ressources en eau douce (proportions en hausse). 

Ces activités sont aussi une des principales causes de déforestation. Depuis 1900, la déforestation a causé la disparition de 420 millions d’hectares de forêt. Cette dernière a des effets particulièrement marqués sous les tropiques, des régions abritant les plus hauts niveaux de biodiversité (cf. point chaud de biodiversité).

L’urbanisation explique également cette destruction des habitats naturels. Or, elle a doublé depuis 1992. En Belgique, le changement dans l’utilisation des sols constitue la plus grande menace pour la biodiversité. La bétonisation des espaces ouverts et le morcellement de l’espace ont profondément modifié les milieux naturels, à tel point que ces derniers ne conviennent plus à de nombreuses espèces sauvages, animales ou végétales.


La surexploitation directe de certains organismes

La surexploitation directe de certains organismes

La nature fournit une quantité importante de ressources utiles aux êtres humains. Lorsque nous les exploitons de manière trop intensive ou inappropriée, nous déséquilibrons les écosystèmes naturels. Nous puisons davantage que ce que la nature peut produire chaque année. Les meilleurs exemples sont les surpêches maritimes et la déforestation de la forêt tropicale.

Les écosystèmes marins souffrent ainsi de la surpêche, de l’exploitation des métaux et minéraux, de l’installation de toutes sortes de structures (comme des plateformes de forage). 

Sur terre, l’homogénéisation des pratiques commerciales (agriculture et élevage) a fait considérablement diminuer les variétés de plantes de culture et de races locales d’animaux domestiqués.

Ainsi, la proportion de races d’animaux d’élevage classées à risque d’extinction en 2014 était de 17 % (un chiffre en  augmentation de 2% par rapport à 2005, et probablement sous-estimé).

Cette diminution érode la réserve de diversité génétique sur laquelle repose la sécurité alimentaire et provoque une baisse de la résilience des espèces aux changements climatiques, aux ravageurs et aux pathogènes.


Le dérèglement climatique

Le dérèglement climatique

Les émissions de gaz à effet de serre ont doublé depuis 40 ans, entraînant une hausse moyenne des températures mondiales de +1,2°C par rapport à l’ère préindustrielle. 

Le dérèglement climatique affecte les espèces et les écosystèmes du monde entier, de nombreuses espèces étant incapables de faire face localement au rythme rapide de ces perturbations. De plus, il amplifie l’impact d’autres facteurs : fragmentation des habitats, diminution de la production de biomasse (plantes, planctons...) à la base de toutes les chaînes alimentaires, migration d’espèces mettant en contact des espèces originaires d’environnements différents (pouvant interférer avec les écosystèmes envahis, voire causer des extinctions locales), etc.

En Belgique, la température moyenne a augmenté de 1,9°C depuis 1890. Cela a des conséquences importantes sur la nature. Par exemple, la plupart de nos forêts ne sont pas adaptées à un climat plus chaud et sec. Le changement climatique provoque par ailleurs une modification des aires de répartition des espèces. Certaines espèces s’installent dans nos régions, alors que d’autres s’en vont. 

Le changement climatique a donc un impact direct sur la biodiversité. Et les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations, etc.) qui s’accentuent conduisent souvent à une perte de la biodiversité.


Les pollutions de l’eau, de l’air et des sols

Les pollutions de l’eau, de l’air et des sols

Les pollutions venant des déchets et des produits chimiques sont des facteurs importants de la destruction de la biodiversité. 

La pollution marine par les plastiques a été multipliée par 10 depuis 1980. Chaque année, près de 11 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans, affectant au moins 267 espèces animales, dont 86 % des tortues marines, 44 % des oiseaux de mer et 43 % des mammifères marins.

Aujourd’hui, plus de 80 % des eaux usées mondiales sont rejetées dans l’environnement sans avoir été traitées. 

À cause des activités humaines, certaines espèces (bactéries, virus, champignons, insectes ravageurs...) évoluent très rapidement et développent des résistances aux substances utilisées pour lutter contre eux.

L’utilisation excessive ou inadaptée d’engrais, de pesticides et de polluants organiques dû à l’intensification du système de production agroalimentaire provoque des effets néfastes sur l’environnement et notre santé : perturbation de l’équilibre des sols, contamination des eaux de surfaces et des nappes phréatiques, développement excessifs d’algues, cancers, etc. 

L’eutrophisation, c’est-à-dire l’excès de nutriments dans les sols ou l’eau, constitue une importante source de pollution en Belgique.

Rappelons que pas moins de 80 % des substances actives jugées très toxiques au niveau européen sont encore produites en Belgique.

Par ailleurs, la pollution de l’air (intérieur et extérieur), outre ses effets délétères sur la santé des humains,  a un impact sur les autres organismes vivants. Les particules fines et gaz à effet de serre, émis dans l’atmosphère par les activités humaines, provoquent des anomalies de croissance chez les plantes et accentuent les dérèglements climatiques, qui, à leur tour, participent à la perturbation des milieux et des habitats naturels.

La pollution due aux activités humaines a donc un impact direct sur la biodiversité.


Les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes

La mondialisation des échanges commerciaux aggrave la pollution et la propagation d’espèces envahissantes. Le nombre d’espèces exotiques envahissantes a ainsi augmenté de 70 % depuis 50 ans.

Près de 20 % de la surface des terres serait menacée par des invasions végétales et animales, néfastes aussi bien pour les espèces endémiques que pour les services écosystémiques.

Dans un rapport de septembre 2023, l’IPBES nous signale que plus de 37 000 espèces exotiques ont été introduites par de nombreuses activités humaines dans des régions du monde entier. Parmi celles-ci, plus de 3 500 sont des espèces exotiques envahissantes dites  « nuisibles » car elles jouent un rôle majeur dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux dans le monde. Les coûts annuels pour lutter contre ces espèces envahissantes dépassent désormais les 423 milliards de dollars. 

En Belgique, le nombre d’espèces exotiques a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Certaines de ces espèces constituent une menace importante pour la biodiversité lorsqu’elles entrent en concurrence avec les espèces indigènes, par exemple pour les ressources en nourriture, ou lorsqu’elles introduisent de nouvelles maladies. 

Les autorités fédérales et régionales belges prennent de nombreuses initiatives pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes. Dans certains cas, les citoyens sont également invités à participer à l’effort.

En Belgique, en 2023, 102 espèces sont répertoriées comme des espèces exotiques envahissantes. Parmi celles-ci, la renouée du Japon, la berce du Caucase (côté flore) et les frelons asiatiques, les ratons-laveurs, les moustiques-tigres, les bernaches du Canada (côté faune) sont notamment considérés comme problématiques par les autorités.